Un peu plus de 20 ans après la première édition des 24 heures de Chimay, une boucle vient de se fermer... En effet, le tracé de la piste utilisée ce week-end à Wezembeek-Oppem n’est pas sans rappeler celui de la défunte piste Thoumieu installée au « Casino » de Chimay à la fin des années 80 et théâtre des premières éditions d'un double tour d'horloge déjà réservé à des 1/24 (de slot racing - mais avec des carrosseries certes en lexan mais encore de "modélisme"à cette époque).
Et, tout comme il y a 20 ans, c’est le Team Sloefspeed qui s’est ici imposé. Entre ces deux décennies, il y a eu néanmoins un changement de génération du côté des pilotes, tout au moins pour deux d’entre eux (Nicolas « Pikki » Van Rossem et Bjorn Van Campenhout). Complété par les réputés véloces frères Havet, cet équipage a survolé les 24 heures avec, entre autres, une voiture manifestement au dessus du lot. Le team Sloefspeed prend ainsi une belle revanche sur une année dernière plus décevante... En ce cru 2010, il y eut certes une assez sérieuse alerte mécanique en fin de de matinée dimanche mais l’avance était déjà alors suffisamment conséquente et la marche vers le succès déjà assurée…
Sur la deuxième marche du podium, on trouve une équipe qui joua longtemps les favorites l’an dernier avant de devoir s’incliner en fin d’épreuve. Cette année, ce fut plus sur la régularité et l’endurance que Z Machine a obtenu la deuxième place. A la poignée d’un ensemble que l’on pourrait quasi considérer comme « éprouvé » ou « vénérable » (un châssis Scholer Striker et une – très belle - carrosserie de maquette plastique), Hubert, Greg, Gilles, Jean Christophe et Philippe sont passés à travers la plupart des embûches semées tout au long du parcours et que bien d’autres équipes n’ont elles pas réussi à éviter…
Sans un début de course complètement raté, les lauréats de la troisième place (un équipage mixant pilotes du club Speedlines de Diepenbeek et du Be Ne Racing que les concurrents du LMS24 ont appris à connaître pour leur vélocité….) auraient pu sans doute prétendre à mieux. Dès les essais qualificatifs, on avait compris que leur voiture apparaissait très compétitive. Malheureusement pour eux, plus de 200 ou 300 tours perdus lors des premières heures de course les contraindront à se « contenter » d’une remontée régulière dans le classement et cette fois exempte de tout problème majeur.
Au vu du plateau et de leur expérience en 1/24, la quatrième place était un objectif raisonnable pour l’équipe constituée de cinq membres du SRManage. Objectif donc atteint et qui prenait même la forme d’une troisième place jusqu’à un peu plus d’une heure de l’arrivée. Mais, en performances pures, la voiture de Diepenbeek était un peu plus véloce que celle du SRM et ces derniers avaient déjà perdu une bonne partie de leur avance lors d’un long détour par les stands en matinée après un crash monumental avec une voiture en perdition sous le « tunnel de tous les dangers »...
Au dela de la quatrième place, on arrive aux équipes qui ont, pour la plupart, connu de grosses galères mécaniques, souvent dignes de celles vécues lors de certaines épreuves d’endurance épiques du passé : carrosseries ruinées et/ou trop baladeuses, moteurs éssouflés, transmissions agonisantes, châssis malmenés, telles furent les divers soucis rencontrés par ces équipes occupant la deuxième partie du classement… Si la cinquième place obtenue par le team Carbon (une association de pilotes de Dison, Charleroi et Bruxelles) peut encore être considérée comme honorable, les 7e et 8e places obtenues respectivement par la deuxième équipe du team Sloefspeed et par les … vainqueurs 2009, R au cube, s’avèrent elles bien plus décevantes que ce que les pronostics leur réservaient encore 24 heures plus tôt.
R au Cube fut ainsi très rapidement confronté à une voiture un peu juste en performances mais également en endurance. Entre autres soucis, en quelques heures à peine, la carrosserie fut transformée en ruine s’émiettant littéralement de choc en choc… Un avatar connu d’ailleurs par d’autres carrosseries « composite » durant ce week-end… Submergé par les problèmes mécaniques et sans perspective d’amélioration sérieuse des performances, Bobby, René, Nandooo et Kami préféraient d’ailleurs renoncer bien avant le cap de la mi-course (tout en continuant néanmoins à s’acquitter de leur tâche au ramassage).
De ces 24 heures, on retiendra encore les performances toujours plus élevées de la plupart des 1/24 alignées. Avec des châssis toujours plus efficaces et des carrosseries qui n’ont sans doute pas encore (tout à fait...) fini de s’alléger (euh, je veux dire sans l’aide des crashs en piste…
), va tout de même peut être bientôt se poser l’intérêt du pilotage de ces engins. Perso, avec certes une voiture tirant sans doute un peu trop court, j’ai vécu l'un ou l'autre relais où, après quelques premières minutes prudentes, je finissais par me contenter de quitter la zone du « à fond absolu» de la poignée à seulement 4 (très) brêves reprises sur un tour et ce avec une voiture qui était pourtant elle même régulièrement dépassée par deux ou trois autres voitures en vélocité… Moteur plus véloce, voltage plus important (mais avec alors des risques de crashs encore plus "létaux"…), garde au sol un peu plus relevée, retour d’un poids minimum de la carrosserie sont quelques unes des pistes possibles.
Ces 24 heures et les Speedweeks en général ont permis de faire le point sur les beaux progrès réalisés par « nos » artisans fabricants de carrosseries « composites » et ce en une année à peine: légèreté, finition esthétique et … prix abordables sont au rendez vous. Même si, certes, il reste encore pour certains d’entre eux quelques progrès à réussir dans le domaine de la solidité de ce genre de carrosseries sur un double tour d’horloge…
Pour le reste, je me permet ici d’accompagner la plupart des autres participants à cette épreuve pour remercier Dirk, extraordinaire de disponibilité tout au long de ces 4 longs week-ends, Raymond Van Campenhout qui demeure l’âme de ces Speedweeks, Jean Pierre Van Rossem pour le prêt de cette très belle piste durant ces quatre semaines dédiées au 1/24, les responsables du bar, mes équipiers du week-end (Jean, Jean Philippe, Patrick, Ronald), encore Ronald et Patrick pour la préparation et la maintenance mécanique de l’auto, encore … Ronald pour la très belle tenue de sa carrosserie (l’une des rares « composites » à avoir terminé l’épreuve à peu près intacte) sans oublier le coup de chapeau à Hubert et André, deux acteurs essentiels de la très belle santé actuelle du 1/24 en Belgique.