24 heures "Davic" du Chesnay 27&28/10

A ceux qui se demandent pourquoi quelques personnes tentent de maintenir en Belgique une activité "digitale" en slot & scalex», nous pourrions leur recommander de se rendre aux 24 heures du Chesnay, non loin de Paris, tant l’épreuve s’y dispute dans de belles conditions et avec toujours ce plaisir de faire rouler et de voir évoluer en même temps jusqu’à 15 voitures sur le même circuit et en un segment unique de 24 heures … Ils y apprécieraient également le bon esprit régnant sur cette course. Un noyau expérimenté et passionné d’équipes et de pilotes y évolue en effet avec beaucoup de maitrise et en se respectant sur la piste. Personne ici ne tente de forcer le passage en passant « par dessous » la voiture de devant, une vitesse de pointe supérieure n’empêche pas un pilote qui en bénéficie d’éviter de percuter la voiture qui le précède et les poussettes en ligne droite ont pratiquement disparu. Pour avoir été présent sur la piste durant cinq relais, je peux confirmer avoir été épaté par le bon esprit régnant sur la piste et la belle dextérité de la plupart des concurrents dans le "trafic". Il y a certes encore bien quelques fautes de commises mais elles sont pour la plupart sanctionnées par un système de stop & go et de pénalités (ex : 10 tours de pénalité infligées tous les 5 stop & go) qui tourne plutôt bien et respecté par les concurrents. Malgré leurs quelques maladresses, les quelques débutants peuvent également évoluer en piste sans être trop bousculés par les « vétérans » de ce type de course.

On peut également y apprécier un système digital qui fonctionne vraiment bien : changements de voie doux, fluides et bien répartis sur la piste, comptage sans plus aucune faute, pilotage et tracé agréables. David Laurent et Victor Costa continuent à faire évoluer leur système de course par petites touches et le SCIF, club organisateur, maitrise bien ce type d’épreuve tant au niveau de la direction de course que de la piste proposée.

Cette année, on aurait pourtant pu éventuellement craindre un peu plus de grabuge que d’habitude car, sur la piste, se cotoyaient deux types de voitures aux caractéristiques et surtout aux performances, nous allons rapidement le constater, assez contrastées … D’un côté, il y avait des GT, soit des carrosseries de Mercedes SLS Ninco montées sur des châssis Slot-it HRS2 et, d’autre part, des Protos Lola LMP de chez Slot-it. Les moteurs et les pneus étaient certes communs aux deux catégories mais les protos, plus bas, plus larges, plus légers et bénéficiant en outre d’un rapport de transmission plus long bien utile dans la très longue ligne droite, devaient rapidement se montrer plus véloces, d’une bonne demi seconde au tour, à pilotage et préparation bien entendu égaux… Bon nombre d’équipes expérimentées s’étaient pourtant alignées sur des GT à l’exception toutefois de deux équipes dont surtout celle, « Slot & Go » , habituée aux podiums des épreuves Davic organisées en France. La suprématie des Lola sur le chrono se confirmait dès les essais qualificatifs avec cinq protos sur les 6 présents monopolisant les 5 places de la « Q3 » (les essais sont calqués sur le système en vigueur en F1 avec ici l’obligation de placer un pilote différent à chaque « Q ») et stoppant même l’équipe Davic et leur Mercos au niveau de la Q2…

Cette domination se confirmait en début de course avec la Lola Slot & Go creusant d’emblée un gros écart par rapport à ses poursuivants. On remarquait toutefois rapidement que le peloton de chasse était essentiellement constitué de … Mercedes pilotées souvent semble t’il par de plus expérimentés que ceux des Lola. Sans grande surprise, c’est la « Davic », équipe invaincue à Paris depuis … 15 ans, qui emmenait la meute des teutonnes … Au fil des heures, cinq voitures s’isolaient en tête du classement : 2 Lola et 3 Mercedes. En début de soirée, les actions de l’équipe Slot & Go commençaient à chuter avec le début de ce qui allait rapidement s’avérer une très longue liste d’arrêts aux stands … Et, en effet, au fil des heures, on se rendit compte que les Lola présentaient de grosses faiblesses en fiabilité : puits de vis et porte guide fragiles et guides très délicats … Ces faiblesses combinées à une accessibilité mécanique peu pratique « plomberont » ainsi rapidement la plupart des Lola présentes. Ces multiples détours par les stands combinés toutefois à des performances systématiquement bien plus relevées que celles des Mercedes (de 0,5 à 1 seconde au tour…) devaient nous fournir une course riche en rebondissements avec des Protos se lançant dans des remontées tonitruantes après chaque détour dans les stands. On se serait parfois cru au Mans ou à Spa dans les années 60 ou 70 avec des voitures rapides mais fragiles confrontées aux voitures plus régulières et fiables et une zone des stands souvent animée.

Slot & Go renoncera à toute prétention à la victoire en cours de nuit et celle, un peu plus longtemps épargnée, de Tecnyscale cèdera elle en cours de matinée. La Mercedes de l’équipe Hexagone ayant du également lâcher prise en cours de nuit, la victoire au classement général se jouait entre les GT des équipes Davic et VPC – Le Mans, auréolée elle d’un tout frais titre de championne de France Davic… Mais, une fois n’est pas coutume depuis donc plus d’une décennie, l’équipe emmenée par David Laurent ne va cette fois pas réussir à se sortir d’une situation peu à peu compromise par plusieurs soucis techniques rencontrés durant la nuit et la matinée et des performances chronométriques moins décisives qu’auparavant. La victoire finale de l’équipe mancelle était un exploit évidemment proportionnel à la longue invincibilité de l’équipe Davic au Chesnay.

La représentation étrangère à cette épreuve était assurée par une équipe belgo – suisse avec Greg, Bobby, Fred Fisch et votre serviteur associés pour l’occasion à Pascal Fluckiger, pilote aussi doué que sympathique et que nous avions déjà eu l’occasion de cotoyer à divers reprises, aussi bien dans des épreuves digitales organisées en Europe que lors des 24 heures de Bruxelles Joli Bois. Nous n’aurons hélas pas la chance de disposer d’une Mercedes aussi véloce que celle des équipes du sommet de la hiérarchie et nous serons rapidement fixés à une encore certes très honorable 6e place au classement général. Après une première partie de course encore intéressante, nous vivrons quelques heures un peu « longues » durant la nuit, isolés pour ne pas dire esseulés loin derrière le peloton des leaders et loin devant celui des outsiders… Le début de matinée sera heureusement plus animé pour nous avec, tout d’abord, la nécessité de contrer la remontée de deux Lola souven impossibles à suivre au chrono mais encore elles aussi régulièrement « minées » par de longs arrêts aux stands mais avec aussi une remontée sur la Mercedes Hexagones. Nous échouerons à une petite dizaine de tours du top 5 et avec peut être aussi le regret d’avoir remarqué qu’après un changement de couronne de transmission réalisé en toute fin de course notre bolide avait retrouvé une vélocité inédite depuis bien longtemps … Le week-end n’en est pas moins demeuré plus que positif avec, pour l’essentiel, une épreuve bien organisée, une bonne ambiance tout au long du week-end et un système de course ayant atteint ici une jolie maturité tant du côté matériel que du côté de ses pratiquants.

Les 13 bolides présents, ici alignés dans l'ordre de la hiérarchie issue des essais qualificatifs ... On y remarque un monopole Lola aux 5 premières places ... La course va toutefois bouleverser ce classement ...



Lors des premières heures de course, la Lola de l'équipe Slot & Go va nous gratifier d'un cavalier seul digne de celui produit, pour ceux qui s'en souviennent encore, par les Chevrolet Camaro aux 24 heures de Spa Francochamps dans les années 70 ... Mais, tout comme les bolides américains dans les Ardennes, les Lola vont par la suite visiter très régulièrement et très longuement l'allée des stands ... A gauche, on distingue l'avant de la Lola Technyscale, deuxième des essais qualificatifs et qui prendra le relais de la Lola Slot & Go pour contrer les Mercedes au sommet du classement général avant d'elle aussi sombrer victime d'ennuis techniques divers...



Le décidemment incassable mais également très facilement accessible châssis HRS2 aura permis aux Mercedes de dominer les Lola. On retrouve 4 exemplaires de ces voitures (ici, celle de l'équipe SRCB) aux 6 premières places.



Les organisateurs ont profité du passage à l'heure d'hiver et donc d'un week-end "plus long" d'une heure pour mettre la course en mode "pause" en début de soirée et ainsi organiser un repas commun pour tous les concurrents. Au menu, du poulet basquaise ainsi que fromage ET dessert ... La pause dura finalement plus d'une heure mais l'expérience a été apprécée et devrait sans doute se renouveler ...